"J’ai choisi de réaliser un musée
avec un centre, pour mettre au centre les visiteurs ; que nous les
invitions à découvrir des œuvres d’art et qu’ils trouvent ici une place qui
leur soit consacrée.
Le musée aura une forme octogonale
et concentrique. Avec cette forme, nous avons une circulation qui évite les
murs à angle droit, les salles parallélépipédiques. Cela crée une circulation
en spirale vers le centre. Les œuvres se trouvent donc bien dans un même
espace, l’espace du musée, elles sont toutes ensembles sur les mêmes murs et
cela sans rupture. Le musée est constitué d’une enceinte avec une seule entrée.
A l’extérieur ou depuis l’extérieur du musée, aucune œuvre n’est visible. Le
centre du musée possède une seule entrée, il n’y a aucune œuvre sur les murs,
on ne peut voir que le ciel et être en relation à l’autre. Les gens peuvent
s’asseoir sur un banc qui fait le tour de la pièce et crée ainsi un vis-à-vis.
Le musée n’est pas un labyrinthe,
son dessin n’oblige pas non plus à passer par tous les espaces et voir toutes
les œuvres, c’est le public qui crée son parcours, sa propre visite.
Toutes les œuvres sont accrochée
en direction de l’intérieur, dirigées vers le centre. Il n’y a donc aucun
vis-à-vis entre les œuvres, quand on regarde une œuvre on ne tourne pas le dos
à une autre.
L’accrochage est donc linéaire et
continue.
Les sculptures sont posées sur des
plate-formes qui constituent le sol nécessaire aux œuvres et non un socle. Le
mur se couche pour devenir plate-forme. On peut monter sur ces plates-formes et
faire ainsi le tour des sculptures. Elles ne sont pas adossées à un mur ou
devant un tableau. Une plate-forme crée un espace pour la sculpture dans le
mur, les sculptures ouvrent donc à chaque fois une perspective nouvelle dans le
musée, un point de vue. Il n’y a pas de sculptures en dehors des plates-formes.
Le nombre des plates-formes s’ajuste à la quantité d’œuvres.
La forme concentrique offre une
grande modularité dans l’ajustement du musée aux œuvres qu’il va recevoir.
En fonction du nombre et de la
taille des œuvres, nous pourrons soit diminuer, soit augmenter la taille du
musée en ajoutant des murs concentriques ou en modulant l’espace entre les
murs.
Dans le musée, il n’y a aucun
point de vue vers l’extérieur sauf en sortant. Le rapport au paysage est une
problématique architecturale, nous n’invitons pas les gens à venir découvrir le
paysage mais à simplement voir des œuvres. Les œuvres sont le paysage ; un
paysage, c’est le point de vue donné du centre vers la périphérie. Tout autour
du musée, le paysage est là, c’est la situation géographique du musée, le musée
est lié au paysage par le sol.
S’agissant du positionnement des
œuvres, chaque artiste sera accroché sur un seul mur, que ce soit pour la
sculpture ou la peinture. On pourra donc par exemple présenter sur un mur des
peintures et sculptures d’un même artiste selon le schéma de composition du
plan du musée. Les œuvres de grand format seront positionnées sur la
périphérie, là où il y a une percée qui donne le plus grand recul.
Le musée mesure idéalement 50 m de
diamètre pour une surface de 1768 m². Les murs mesurent 3 m de haut, les
plate-formes 3 m x 3 m. L’espace entre deux murs est de 4,2 m. Il compte au
maximum 24 plates-formes et 25 murs d’accrochage soit 340 ml de cimaise. Si
nous réservons un mur par artiste, nous pouvons inviter 31 artistes maximum.
Il n’y a pas d’électricité dans le
musée donc pas d’éclairage, ni d’œuvres électriques. Il n’y a aucun mobilier
scénographique, pas de banc, pas de chaise, pas de socle, pas de barrière, pas
de mise à distance, …
Il faudra créer une identité
graphique pour la signalétique du musée et des œuvres. Les œuvres seront
probablement accompagnées d’un cartel sculpté dans le mur qui indiquera le nom
de l’artiste et de l’œuvre.
Enfin, pour le choix des artistes
et des œuvres, il n’y a pas de pseudo projet ‘curatorial’ car il s’agit de la
collection d’un musée et non de la réunion d’œuvres pour une exposition
collective. Nous n’avons pas à justifier la présence de ces œuvres par une
thématique ou des rapprochements formels.
Nous présentons uniquement des
œuvres d’artistes vivants, c’est la justification de leur présence dans le
musée.
C’est un musée qui est
contemporain dans sa temporalité, il montre des artistes vivants au moment où
il existe.
Les artistes invités produiront
spécialement des œuvres pour le musée dont ils feront don au musée. En échange
nous prendrons en charge les frais de productions des œuvres.
Eden Morfaux / septembre 2012
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